Voici quelques témoignages recueillis auprès de patients suivis dans le service, sur leur expérience suite à la découverte de leur séropositivité et le vécu de leur maladie. Tous les témoignages ont été recueillis sur la base du volontariat et sont publiés de façon anonyme avec l’accord des patients. Les prénoms ont été modifiés pour préserver l'anonymat des patients. Paolo, 52 ans « Il y a des anniversaires joyeux, d'autres moins. 4 ans après mon dépistage au VIH, le 11 décembre 2011, je suis interrogatif. Où classer cet anniversaire là ? Le moment fut terrible, les jours et les mois qui ont suivi, comme beaucoup, j'ai été triste déprimé, démotivé, je me suis senti seul. Et pourtant, dés le départ, la prise en charge par des équipes de médecins, d'infirmiers, de personnels de santé et sociaux m'ont fait comprendre combien j'avais de la chance d’être en France et qu'une personne séropositive est tout aussi digne qu'une autre, mérite autant de respect.. Dans cette phase, la place des amis a été importante. Sans forcément en parler à chacun, pouvoir en parler à des gens de confiance et voir que rien ne change dans leur regard ni dans leur amitié est essentiel. […]Il y a eu un avant et un après. Aujourd'hui, […]j'ai juste envie de profiter de la vie, d’être heureux, de construire une nouvelle relation affective et amoureuse. C'est tout à fait possible, j'en suis maintenant convaincu même si j'en ai beaucoup douté. » Martin, 58ans « A l'annonce de ma séropositivité, le centre de dépistage m'a proposé une liste de plusieurs solutions de prise en charge. Avec l'aide de mon médecin, j'ai décidé de me tourner vers vous. Ayant déjà fait face à des difficultés de santé pour moi même et pour d'autres, ce qui différencie notablement l'activité de votre service c'est une approche globale du patient et de sa maladie. La qualité de votre accueil tout au long du suivi et votre organisation rassurent sur la durée. Ce que cette méthode apporte entre autres, c'estun sentiment de confiance. » Mohamed, 38ans « Voilà bientôt 4 ans que j’ai appris ma séropositivité. Tout d’un coup, en quelques mots, j’ai eu l’impression que c’est ma mort qui m’était annoncée. Parce que pour moi, à l’époque, il ne pouvait rien arriver de pire que d’être atteint par le VIH[…].Mais je m’étais (heureusement) trompé. Aujourd’hui, avec une meilleure connaissance de la « maladie », et surtout le recul de 4 années de cohabitation avec ce virus, je réalise que je suis toujours en vie […]. Je continue à voir mes amis, à voyager aux 4 coins du monde. Comme avant […]. Je suis simplement touché par une maladie chronique…et sous contrôle. Et paradoxalement, c’est depuis que je suis touché par ce virus que je prends plus soin de moi, de mon corps. A 38 ans, je viens de me mettre au sport, et j’y prends goût. Parce que mon objectif aujourd’hui, c’est d’être encore mieux qu’avant […]. Parce qu’au final, c’est sur ce terrain là que se joue la bataille : ACCEPTER, et continuer à VIVRE et à PROFITER DE LA VIE. » John, 56ans « Lorsque j’ai appris que j’étais malade, au milieu des années 80, j’ai tout d’abord pensé que ma fin était proche… La durée de vie moyenne à l’époque ne dépassait pas 3 ans, et encore […]. Ce fut un terrible coup de massue, mais étant de nature optimiste je n’ai pas sombré dans la dépression, même si ce n’était pas évident tous les jours… Plus tard je suis allé consulter un médecin, il s’agissait du Professeur Gastaut. Le CISIH était un petit hôpital de jour qui fonctionnait bien malgré lemanque d’espace… Déjà j’avais été agréablement surpris par la compétence et la gentillesse du personnel soignant. Du Chef de service aux infirmières, de l’accueil aux médecins, tous semblaient avoir la vocation pour leur métier […]. Je tiens à remercier toute l’équipe du CISIH qui m’a accompagné toutes ces années sans jamais baisser les bras ni perdre leur amabilité, leur disponibilité, En écrivant ces quelques lignes, je me rends compte que sans leur aide je ne serais certainement plus de ce monde… Un grand Merci à vous tous. »
Auteur : Isabelle POIZOT MARTIN
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Mai 2017
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